Les fleurs : figer l’éphémère dans la pierre

Les fleurs, dans leur cycle de vie, incarnent pour moi une vérité fondamentale : elles changent de forme avec le temps, passant de la promesse d’un bourgeon à l’épanouissement éclatant, puis à la décomposition. Pourtant, dans cette évolution constante, chaque fleur reste fidèle à son essence. Une tulipe ne sera jamais une jacinthe ; leur identité première demeure intacte, malgré les transformations de leur apparence.

    

Dans cette série, j’ai voulu capturer cette tension entre le changement et la permanence en sculptant des fleurs dans la pierre. La pierre, par sa nature immuable, contraste avec la fragilité des pétales, et pourtant, elle leur offre une sorte de perpétuité. Ces sculptures sont inspirées de fleurs associées à des divinités, une manière de relier la nature et le sacré, le temporel et l’éternel.

Mais ces sculptures ne sont pas simplement des hommages à la beauté des fleurs. Elles résonnent aussi avec les préoccupations contemporaines : le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, la fragilité de l’écosystème. En pérennisant ces formes dans la pierre, je questionne ce qui, dans la nature, pourra nous survivre, comme les monuments des civilisations anciennes témoignent encore de leur passage.